La Morphine
Matignon est peintre et illustrateur. L’artiste débute sa carrière dans la peinture de marines. À partir de 1890, il trouve une nouvelle forme d’expression dans l’Art Nouveau. Ses figures féminines vont le faire connaître. De 1905 à 1928, il dessine des illustrations pour des produits de publicités (les biscuits LU ou le champagne Joseph Perrier).
Ce tableau met en scène trois femmes dans un intérieur richement décoré. Vêtues d’étoffes légères et soyeuses, elles portent également des accessoires caractéristiques de la Belle Époque. Ces « Fleurs du mal » au teint diaphane viennent de se piquer à la morphine, comme en témoigne les seringues posées sur le guéridon. Au-delà d’une scène d’intérieur, une deuxième lecture peut être effectuée : celle où l’on dévoile au spectateur les trois états successifs d’une seule et même femme sous l’emprise de la drogue.