Château féodal

Véritable symbole de la ville de Nemours, le château est inséparable de son histoire, de la seigneurie, puis du duché de Nemours.

Une vue de nuit du château-musée de Nemours, avec des fleurs de Lys projetées sur la façade

Véritable symbole de la ville de Nemours, le château est inséparable de son histoire, de la seigneurie, puis du duché de Nemours. Situé sur la rive gauche du Loing, au cœur de l’ancienne cité médiévale, cet édifice est l’un des seuls châteaux de ville en Île-de-France parvenu jusqu’à nous.

Origines et Moyen Âge

Le château de Nemours est édifié au XIIe siècle sous l’impulsion de Gauthier Ier de Villebéon, grand chambellan des rois Louis VII et Philippe Auguste. Situé sur les rives du Loing, il occupe une position stratégique pour contrôler le passage entre Paris et les régions du Centre.

Construit en pierre calcaire provenant de Souppes-sur-Loing, il adopte une architecture typique des forteresses médiévales, avec des éléments défensifs marqués : un donjon central carré qui servait de refuge en cas d’attaque et abritait les fonctions résidentielles, cantonné de quatre tours rondes aux angles ajoutées pour renforcer les défenses ; une longue galerie servant de circulation et une tour de guet, également défensive et point d’observation des alentours.

Entre 1274 et 1276, ruinée par les guerres, la famille de Villebéon est contrainte de vendre le château à la couronne de France, qui reste en possession du château jusqu’en 1404, date à laquelle la ville de Nemours devient un duché. Le château est alors confié à la maison d’Évreux-Navarre.

Renaissance et transformations

Avec la fin des conflits médiévaux et l’arrivée de la Renaissance, le château de Nemours perd progressivement son rôle purement défensif pour devenir une résidence noble. Les seigneurs et ducs de Nemours, influencés par les tendances artistiques et architecturales de la Renaissance, entreprennent des travaux de modernisation :

Ouverture et agrandissement des fenêtres : Les fenêtres étroites de style médiéval sont remplacées par des ouvertures plus larges pour apporter de la lumière.

Décorations Renaissance : Des éléments ornementaux, comme des sculptures, sont ajoutés pour embellir la façade côté Loing.

Plusieurs familles vont se succéder en tant que propriétaires du château et du duché de Nemours : la famille d’Armagnac (1420-1477 ; 1484-1503), la maison de Foix (1507-1512), les Médicis (1515-1516), la maison de Savoie (1528-1659) et enfin les Orléans (1672-1789).

Époque moderne et contemporaine

Au XVIIIe siècle, le château perd peu à peu son importance. Monsieur, frère de Louis XIV, transforme le château en tribunal et en prison. Des modifications sont opérées sur la façade avec l’ajout d’un perron et d’un porche donnant sur l’actuelle rue Gauthier Ier, en remplacement d’habitations.

À la Révolution, le château est saisi comme bien national puisqu’il appartenait à un membre de la famille royale. Son utilisation reste inchangée. On désaffecte l’oratoire pour le convertir en cabinet du président du tribunal du district.

En 1810, l’Empereur Napoléon Ier autorise la vente du bâtiment. Il est alors morcelé en plusieurs parties. En 1811, la ville se porte acquéreur du château et, depuis, il est considéré comme un bien municipal auquel plusieurs fonctions sont attribuées. Il sera tour à tour, ou en même temps, salle de bal, salle de théâtre, lieu de réunion pour une amicale d’une école de Nemours, salle de travail pour les indigents, lieu de stockage, etc.

En 1894, le sculpteur Auguste Rodin s’intéresse au château afin d’y installer son atelier. Ce projet ne verra pas le jour. En revanche, un projet d’installation d’un musée au sein du château se concrétise en 1901 grâce à l’intervention de trois Nemouriens : le sculpteur Justin-Chrysostome Sanson, le peintre Ernest Marché et l’imprimeur en taille-douce Adolphe Ardail.

Après deux ans de travaux de réhabilitation, le Château-Musée ouvre ses portes en octobre 1903. Depuis, l’établissement conserve une collection éclectique. Classé au titre des « Monuments historiques » en 1977, le Château-Musée constitue un lieu emblématique de la région