L’histoire de la ville

Tout savoir sur Nemours

Situation géographique

Cette ancienne capitale du Gâtinais français bénéficie avec ses 13 000 habitants, d’une situation géographique privilégiée au cœur de la vallée du Loing.

Située dans la partie sud du département de Seine-et-Marne, à 75 km au sud-est de Paris, à la limite des départements du Loiret et de l’Yonne, la ville de Nemours s’étend sur 1.082 hectares, sur 5 km du nord au sud, et 2.5 km d’est en ouest. Son altitude culmine à 62 mètres.

La commune est desservie par un réseau routier et autoroutier principalement nord-sud. Elle est longée par l’autoroute A6 qui relie Lyon à Paris et proche de l’A77 en direction de Montargis – Nevers.

La D607 traverse la ville et rejoint Paris au nord et Montargis au sud. C’est l’ancienne route Nationale 7 empruntée par de nombreux vacanciers se rendant dans le sud avant la création de l’A6 dite « l’autoroute du Soleil ».

Un réseau est-ouest de routes départementales traverse également la ville, favorisant les échanges avec les communes voisines et le développement des activités présentes sur la commune.

Nemours est également desservie par des voies ferroviaires et navigables (rivière et canal du Loing), et protégée au nord par la forêt de Fontainebleau.

L'Histoire de Nemours, de la Préhistoire au troisième millénaire

dessin homme préhistorique

Préhistoire

De nombreux sites du paléolithique et vestiges néolithiques découverts

Les environs de Nemours furent occupés dès la Préhistoire, comme le montrent des sites paléolithiques et néolithiques le long du Loing et du Lunain. Edmond Doigneau, pionnier local de l’archéologie, et le Dr Cheynier ont mis au jour des vestiges datant de –35 000 à –10 000 ans. Le campement magdalénien de Pincevent (1964) a révélé la vie des chasseurs de rennes. Au néolithique (-3 500), l’agriculture et l’élevage s’implantent. Le Musée de Préhistoire de Nemours conserve ces découvertes.

Moyen Âge

Une cité médiévale

Dès le haut Moyen Âge, Nemours, dépendant de Château-Landon, se forme autour de l’église Saint-Pierre. Son essor débute au XIIe siècle avec la construction d’un château par Orson, seigneur et vassal de Louis VI. En 1170, Gautier, chambellan de Louis VII, affranchit les habitants et fonde l’Hôtel-Dieu. Après les croisades, la ville passe sous contrôle royal. Duché-pairie en 1404, Nemours échappe aux destructions de la guerre de Cent Ans avant de revenir à la couronne de France.

vue du château ancienne

La saga des ducs de Nemours

Nemours devient une importante cité administrative

Après Charles III de Navarre, plusieurs figures se succèdent à la tête du duché de Nemours, devenu indépendant en 1514. En 1674, le château accueille juridictions et Hôtel de Ville. Le canal du Loing, ouvert en 1724, facilite le commerce avec Paris. Au XVIIIe siècle, Nemours devient une cité administrative majeure, avec un grenier à sel, des paroisses et des communautés religieuses. Sa population se compose de fonctionnaires, artisans, tanneurs, vignerons et bourgeois locaux.

Une gravure représentant Dupont de Nemours

De la Révolution à l'Empire

Un député nommé Dupont

La Révolution de 1789 marque l’indépendance de Saint-Pierre et le déclin de Nemours face à Fontainebleau, devenue sous-préfecture en 1880. Nemours devient un district de Seine-et-Marne en 1790. Dupont de Nemours, député local, défend des idées novatrices dans son cahier de doléances. Les paysans refusent le champart, et le château devient communal en 1811. Le Grand-pont, construit par Boistard, est inauguré en 1804 par le pape Pie VII en route pour le couronnement de Napoléon.

Le monument de la libération de Nemours et Saint-Piere, devant lequel ont été déposées des gerbes de fleurs

Les années noires

Guerres et occupations

En 1814, les Cosaques entrent à Nemours, mais c’est l’invasion prussienne de 1870, marquée par l’incendie du quartier de la gare, qui marque les esprits. Durant la Seconde Guerre mondiale, Nemours subit l’occupation allemande. Le 23 août 1944, la ville est libérée par la 5e division d’infanterie américaine, qui sauve le Grand-pont d’une destruction imminente. Depuis 1994, un square honore ces libérateurs.

Le canal du Loing, vu depuis la tour de guet du château-musée de Nemours

Les Trentes glorieuses

Un essor économique et démographique

Après la Seconde Guerre mondiale, Nemours connaît un essor économique et démographique. Sa population passe de 5 418 habitants en 1946 à 11 137 en 1973, portée par l’industrie verrière et le développement des infrastructures. Durant les Trente Glorieuses, la ville se dote d’équipements sociaux, culturels et sportifs, crée la zone d’activité du Rocher Vert, de nouveaux quartiers, des écoles, collèges, un lycée et un hôpital, tout en valorisant son patrimoine historique, comme le château et les bo

Une vue de l'extérieur du centre social La Mosaique à Nemours

La Reconquête

Nemours se réinvente

Nemours, cité de 13 000 habitants mêlant culture rurale et proximité de Paris, mène un ambitieux projet de renouvellement urbain. La première étape, quasi achevée depuis 2006, concerne le Mont Saint-Martin, avec des améliorations du cadre de vie, en partenariat avec l’Office HLM, l’État et la Région. Les prochaines phases viseront à revitaliser le centre-ville historique et le quartier de Beauregard, offrant à Nemours les moyens de redevenir une ville-phare du sud Seine-et-Marne.

Qui sont les personnages célèbres de Nemours ?

Pierre Samuel Dupont de Nemours

Grand serviteur de l’État, cet économiste né à Paris en 1739, familier de Turgot, devient député du baillage de Nemours en 1789. Élu à l’Assemblée un an plus tard, il est contraint de se cacher dans la région avant de s’exiler à Wilmington, aux États-Unis en 1800. C’est là que son fils Eleuthère fondera les bases de la multinationale industrielle qui porte encore son nom.

Après un dernier séjour à Paris, où il occupe les fonctions de secrétaire du gouvernement provisoire en 1814, le retour de Napoléon l’incite à regagner les États-Unis où il mourra trois ans plus tard.


 

Hippolyte Bayard

On connaît peu ce « troisième homme » de la photographie, souvent éclipsé par Daguerre et Niepce. Modeste fonctionnaire au ministère des Finances, Hippolyte Bayard fut pourtant l’inventeur du tirage sur papier qu’il présenta le 24 juin 1839.

Enfin reconnu par l’Académie des Beaux-Arts, puis élu secrétaire de la Section Française de la Photographie, il s’installe à Nemours où il vivra vingt ans. Décédé en 1887 à l’âge de 86 ans, il sera inhumé au cimetière de Saint-Pierre-lès-Nemours.


Étienne Bézout

Professeur à l’École Polytechnique, chargé de l’instruction de la marine royale, le célèbre mathématicien né en 1730 est l’un des personnages historiques de Nemours les plus connus du grand public. Auteur d’une « Théorie générale » sur la résolution des équations algébriques et d’un théorème qui porte son nom, Étienne Bezout fut membre de l’Académie des Sciences.

Un lycée et une rue portent son nom. Une statue en pied commandée par la ville de Nemours au sculpteur Justin Chrysostome Sanson (1833-1910), trônait dans le parc de l’ancienne mairie jusqu’en 2010, date à laquelle la municipalité, soucieuse de préserver son patrimoine, a sollicité les services des ateliers Quigneaux pour la faire restaurer.


Justin Chrysostome Sanson

Né à Nemours en 1833, élève de l’école des Beaux-Arts à l’âge de 19 ans, le sculpteur Justin-Chrysostome Sanson a obtenu le prix de Rome à 28 ans. Il fut également le principal fondateur du Château-Musée de Nemours où sont conservées nombre de ses œuvres.

Sanson a profondément marqué la vie artistique de la commune. On lui doit la statue du mathématicien Étienne Bézout, mais aussi la source de Chaintreauville, et surtout, la Piéta réalisée en 1871, superbe bronze visible en l’église Saint-Jean-Baptiste de Nemours.


Le vicomte de Noailles

Dans la nuit du 4 août 1789, alors que les paysans menacent les intérêts de la noblesse et de la bourgeoisie, un noble, le vicomte Louis-Marie de Noailles, député de Nemours, réclame – et obtient – l’abolition des privilèges fiscaux et autres corvées. Ce coup d’éclat du beau-frère de La Fayette restera comme un symbole de l’abolition du régime féodal.

Le vicomte de Noailles, qui avait participé à la bataille de Yorktown en 1781, retourna aux États-Unis où il décèda en 1803.


 

Honoré de Balzac

On dit souvent que l’auteur de « la Comédie humaine » écrivit « Ursule Mirouët » alors qu’il séjournait chez un ami, à la Bouleaunière, une propriété dont on peut encore apercevoir l’un des portails en quittant Nemours par la RN7. Ce qui est sûr, c’est que le roman de Balzac se déroule effectivement à Nemours. On retrouve, au fil des pages, de nombreuses descriptions de l’ancienne capitale du Gâtinais français en ce milieu du XIXe siècle.


Victor Hugo

« Nemours n’a pas de cathédrale comme Amiens ou Chartres, mais la paroisse est une de ces magnifiques églises de campagne, qui sont, dans leur genre, et toutes proportions gardées, aussi rares, aussi complètes, et pourrait-on dire aussi belles que les cathédrales ».

C’est ainsi que Victor Hugo, qui descendit un temps à l’hôtel l’Écu de France, au cœur même de la ville, décrivait Nemours en 1844 dans ses carnets de voyages. « Rien n’y est sublime, tout y est charmant » ajoutait ce jour-là l’auteur de Notre-Dame de Paris sans savoir que cette phrase serait encore d’actualité au XXIe siècle.

Que représentent les armoiries de Nemours ?

« Écu d’argent à la forêt de sinople posée sur un tertre du même, au chef d’azur semé de fleurs de lis d’or chargé d’un lambel d’argent brochant le tout. »

C’est ainsi que l’on présente les armoiries de Nemours dont l’écu est « timbré de la couronne murale d’or à trois tours crénelées » et « soutenu par deux branches de chêne d’or englantées d’argent croisée en pointe en sautoir ».

Les armoiries de Nemours, déclarées par la ville le 20 janvier 1699 pour l’armorial de France, font elles aussi référence à la forêt (nemus) qui serait à l’origine du nom de la ville et dont la représentation symbolique constitue le « meuble » principal de l’écu. Dans sa partie supérieure, ou chef, celui-ci porte les armes de France (fleurs de lis) ainsi qu’un lambel d’argent à trois pendants. Il s’agit de celui de la famille d’Orléans, Louis XIV ayant donné le duché de Nemours à son frère le duc d’Orléans.

La composition héraldique actuelle du blason de Nemours est due au graveur Robert LOUIS.

Quels sont les sites à ne pas manquer ?

Nemours regorge de sites remarquables qui lui donnent son identité forte et qui font d’elle une véritable escale touristique.

Le Château-Musée

Bâti au milieu du XIIe siècle, cet édifice, classé monument historique, dresse fièrement ses tourelles et son imposante tour carrée au cœur de l’ancienne cité médiévale.

Véritable symbole de la ville de Nemours, il abrite aujourd’hui un musée et accueille de nombreuses manifestations et expositions.


L’église Saint-Jean-Baptiste

Dotée d’une nef de 58 m de long et d’une flèche de 60 m, l’église Saint Jean-Baptiste, consacrée le 8 octobre 1595, abrite en son sein quelques joyaux, parmi lesquels les grandes orgues ou encore la Piéta, de Justin Chrysostome Sanson.

Classée Monument Historique en 1841, elle fut déclassée en 1894. Elle sera inscrite le 17 juin 1928 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Ce n’est qu’en 1977 qu’elle sera de nouveau classée Monument Historique.

 

L’Hospice devenu hôtel de ville

Inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1926, l’ancien hospice construit au XVIe siècle abrite les bureaux de la mairie de Nemours.


Le Musée départemental de Préhistoire

Le Musée de Préhistoire de Nemours, situé à proximité immédiate des sites paléolithiques de Nemours (les Gros-Monts, les Beauregards et le Cirque de la Patrie), a une vocation préhistorique et protohistorique régionale. Dans un rayon de 30 km autour de la ville, on a répertorié plus d’une centaine de polissoirs, une vingtaine de menhirs et quelques dolmens.


Les Petits fossés

Caractéristiques du Gâtinais, les Petits fossés valent à Nemours son surnom de « Venise du Gâtinais ».